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1783 Philipon de La Madelaine

[Louis Philipon de La Madelaine], Vues patriotiques sur l'éducation du peuple, Tant des villes que de la campagne ; Avec beaucoup de Notes intéressantes. Ouvrage qui peut être également utile aux autres classes de citoyens, Lyon, Chez P. Bruysset-Ponthus, 1783, p. 319-321.

Un exemplaire numérisé est consultable sur le site Gallica.

 

SEPTIEME PARTIE. De l'éducation des femmes du peuple.

 

CHAPITRE VIII.
Des exercices de l'esprit relativement aux femmes du peuple.

 

   Il n'est pas de mon sujet d'examiner jusqu'à quel point la culture de l'esprit peut devenir utile aux femmes, ou pour dire peut-être mieux, jusqu'à quel point elle est capable de leur nuire.

   Mais quelle qu'en soit l'influence sur la conduite et sur les mœurs des femmes du monde, il est évident qu'il faut absolument l'interdire aux femmes du peuple. Pour partager les travaux d'un époux, soigner ses enfans, conduire le ménage, à quoi servent les connoissances de l'esprit ? Voilà pourtant quels sont les devoirs de la femme du peuple, et quelle doit être son unique science. […]

  Cependant les soins du ménage et les détails de la plupart des professions que le peuple exerce, se trouvant liés à la lecture, à l'écriture et à l'arithmétique, j'en donnerois volontiers des leçons aux femmes du peuple. Mais je m'en tiendrois rigoureusement là ; encore ne laisserois-je à ces connoissances, que le degré d'étendue qu'exige la nécessité. Tout ce qui est par-delà est superflu ou dangereux ; il ne sauroit en résulter aucun bien. Quand nous n'aurions pas les ouvrages de la belle cordiere (1), notre littérature n'en seroit pas moins riche, et son ménage en auroit certainement valu mieux.

(1) Voyez les différentes Vies de Louise Labbé, appellée la belle cordiere, parce qu'elle étoit à Lyon la femme d'un faiseur de cordes.

 

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